Cela ressemble à une sorte de compétition entre les deux marques automobilistes pour voir qui aura le plus grand nombre de suicidaires parmi leurs employées sur-exploités… Et pour l’instant il semble que c’est Peugeot qui mène, avec 6 suicidaires à 4…



Enfin, un peu d’humour noir, car parler de ce type de sujets ce n’est jamais facile.

À la suite du sixième suicide chez Peugeot-PSA en France et après quatre autres au sein de Renault, toujours dans l’Hexagone, on peut se poser la question suivante : c’est un sujet qui affecte spécialement la France, y-a-t-il une inclination spécifique dans ce pays vers cette sortie tellement dramatique à une situation difficile au travail ?

À mon avis, le suicide n’arrive que lorsque les mauvaises conditions au bureau ont tellement affecté la vie entière de l’employé que mourir c’est mieux qu’essayer une autre sortie. Peut-être il n’y en a pas d’autre…

Selon mon expérience l’ambiance au travail en France ne se situe pas parmi les meilleures, même si, paradoxalement, on parle d’un des pays les meilleurs au monde en termes d’avances sociales pour les employés (les 35 heures, le salaries minimum, le droit si étendu à la grève, les allocations au chômage,…). L’excès d’autoritarisme français, héritage d’une époque passée où le pouvoir absolu était la norme dans la vie publique française, est toujours (malheureusement) présent dans le bureau moderne.

La créativité et la spontanéité se trouvent alors irrémédiablement condamnées, car les employés ont une véritable peur de leurs managers. Les gens obéissent aveuglement sous la menace de se retrouver privées de travail. Mais en privé ils parlent et protestent. Hélas, ce débat sur l’oppression au travail ne trouve pas d'écho public… Et cela, malgré la forte présence de l’activité syndicale en France, bien plus efficace que dans le reste des pays européens.

À propos de cela, ce que je me demande c’est où est-il la responsabilité légale (et pénale) des sociétés françaises face à des évènements pareils ? Car il existe une législation qui oblige l’employeur à assurer la sécurité et les meilleures conditions de travail pour les travailleurs. Si cet employé qui vient de se suicider aurait déjà dénoncé ses mauvaises conditions de travail aux responsables RH de l’entreprise, ne serait-elle alors coupable d’omission de son devoir de le protéger ? Sauf si les mêmes responsables de l’entreprise seraient-ils mélangés à des obscures affaires d’harcèlement et exploitation silencieuse de leurs employés… Et alors, le problème est bien plus grave…

En attendant que la loi face son travail et punisse ce genre de comportements criminels (car il s’agit là, en effet, d’une action punie avec la prison s’il est prouvé qu’il y a des « erreurs de management »), il faut assister à ce type de manifestations désespérées de la part des travailleurs harcelés. Mais c’est peut-être le premier pas avant une vraie Révolution sociale qui mette à leur place ceux qui pratiquent ce genre d’abus.

Ce qui me frappe, par contre, c’est que je ne vois pas encore de manifestations dans les rues, qui fassent preuve d’une prise de conscience authentique par la population à propos du drame terrible auquel nous assistons tous les jours dans nos vies : l’abus de pouvoir des organisations et de leurs managers hors de contrôle.

Et je ne comprends pas pourquoi, alors qu’autant (et de plus en plus) de français manifestent avec la petite voix leur désagrément à cause de ce comportement criminel de la part de leur employeurs… Faut-il peut-être attendre un peu plus de temps avant d’accepter finalement qu’à l’intérieur de beaucoup d’entreprises, spécialement celles qui sont des multinationales, il y a des problèmes de santé publique dérivés de l’harcèlement?

Cet article est la version française de Renault y Peugeot hacen una carrera para ver quién se suicida más